Domaines skiables et déchets, on en est où ?
Territoire d’exception, le Pays du Grand Briançonnais attire été comme hiver nombre de touristes en quête de découverte, de grands espaces et de pratiques sportives diverses et variées.
L’hiver installé, les domaines skiables font le plein et deviennent le terrain de jeu idéal des amateurs de glisse. Mais cette hausse de fréquentation induit inéluctablement une hausse de la production de déchets. Papiers, emballages, mégots, bouteilles plastiques, gants, bonnets, bâtons esseulés, s’enfoncent petit à petit dans le blanc manteau qui recouvre les montagnes durant l’hiver, pour finir à même le sol dès la fonte des neiges.
Qu’est-ce qui est mis en place pour réduire au maximum l’impact de ces déchets sur le milieu naturel ? Comment sont-ils traités ? On fait le point.
« Sur le domaine de Puy-Saint-Vincent, des poubelles sont disposées aux endroits stratégiques mais cela n’empêche pas que l’on retrouve fréquemment des résidus de pique-nique, notamment lors de la journée de ramassage des déchets qui a lieu tous les printemps » confie Laurent Prampolini, directeur des Remontées mécaniques. À noter qu’en partenariat avec le Smitomga, la commune fait partie des stations pilotes pour la mise en place de composteurs collectifs à destination des professionnels du tourisme. Pour le moment, seuls quelques restaurateurs volontaires font partie de cette phase expérimentale, qui par la suite devrait se démocratiser pour réduire considérablement les tonnages produits durant les saisons touristiques. En parallèle des composteurs collectifs pour le public sont dores et déjà installés,
Direction la doyenne des stations françaises à la frontière italienne, où là aussi des initiatives sont mises en place pour minimiser l’impact de la fréquentation touristique sur le milieu naturel. « Des poubelles sont bien entendu accessibles sur le domaine skiable à proximité des points de vente, des toilettes et des appareils. Les agents des remontées mécaniques redescendent les collectes faites sur les pistes, qui sont ensuite pris en charge par le service déchets de la Communauté de Communes du Briançonnais. Et puis nous avons également des bacs destinés à récupérer les forfaits usagés, que nous trions et réutilisons » explique Fédérico Cerutti, responsable marketing aux remontées mécaniques de Montgenèvre. Mais la station va un peu plus loin, et utilise des bacs de récupération des déchets pour son fonctionnement interne, permettant ainsi de réutiliser, de transformer, de donner une seconde vie à certains d’entre eux. Et enfin comme chaque année depuis dix-sept ans, une fois la fonte des neiges terminée, la mairie organise une journée dédiée au nettoyage des pistes, sentiers et abords des cours d’eau.
À Serre-Chevalier l’approche et quelques peu différente, « Nous avons des aires de pique-nique aux quatre coins du domaine skiable qui sont volontairement dépourvues de poubelles. Quand on va en montagne, on ramène ses déchets, c’est ce que l’on cherche à inculquer. On encourage cette bonne pratique via notamment un affichage pédagogique, expliquant cette démarche » explique Jennifer Delaporte, responsable gestion des risques et développement durable à Serre-Chevalier domaine skiable. Et le constat est plutôt encourageant. Certes il y a encore des incivilités et quelques déchets sauvages, mais qui se font de plus en plus rare (bâtons de ski, pneus, cordes, jalons cassés, filets). En misant sur la responsabilisation, Serre-Chevalier a fait un pari risqué, qu’elle a semble-t-il remporté haut la main.
L’info en + : La station pratique le Retrofit, ou comment réutiliser les infrastructures et machines existantes pour favoriser le réemploi, la réparation et pour éviter le rachat de matériel neuf.
Une fois, produits, collectés, puis triés, nos détritus sont pris en charge par les équipes de gestion des déchets de la Communauté de Communes du Briançonnais, qui adaptent les fréquences de collectes et le nombre de tournées en fonction des saisons. Ainsi, en pleine saison hivernale sept camions tournent quasiment sept jours sur sept alors qu’en inter-saison il n’y en que six qui tournent cinq jours sur sept. « La tendance est la suivante, nous constatons une hausse des emballages mais une diminution générale de l’ensemble des déchets« , confie Vincent Etourny – responsable du service déchets à la Communauté de Communes du Briançonnais.
Un bilan plutôt encourageant !
Écrit par Julie Challier, chargée de communication au Comptoir des Assos.
Cette contribution bénévole a été recueillie dans le cadre des animations « Déchets » proposées par l’équipe du Comptoir des Assos.